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promenade guidée - Page 2

  • Flamboyant

    Comment ne pas s’arrêter devant cette façade de 1913, avenue des Azalées, sans admirer sa porte et son décor de style néogothique flamboyant (à droite) ? Elle forme un duo avec la maison voisine, conçue en 1920 par les mêmes architecte et propriétaire, elle aussi ornée de plusieurs sculptures (dues à Georges Fiers).

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    Accroupis à gauche et à droite de la belle porte,
    un érudit et un musicien.  

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    Le plus étonnant se situe sur la logette (petit ouvrage en surplomb sur un seul étage) : un fou, avec tous ses attributs. Il est surmonté d’un porc-épic faisant face à un serpent, entre deux écureuils. De part et d’autre de la logette figurent les noms de l’architecte Félix Van Meir et du sculpteur L. Talpe. Aux passants, à tous les étages, ils offrent depuis plus d’un siècle motifs végétaux, animaux, mascarons, blason…

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  • Quartier des Azalées

    Le mât de Lalaing était le point de ralliement pour cette Estivale dans le quartier des Azalées, « l’autre quartier des fleurs », dixit Yves Jacqmin, notre guide pour cette promenade guidée en haut du parc Josaphat. Près de l’arrêt « Azalées » du bus 66, il attire notre attention vers l’aigle héraldique sous l’oriel d’une maison de style beaux-arts – le « culot » – au 15 de l’avenue Paul Deschanel ; nous en verrons un autre plus loin sur le parcours.

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    C’est en 1900 que cette section du boulevard Vande Putte a reçu le nom du président français, dans la continuité de la première, rebaptisée avenue Voltaire. (Choix francophiles qu’on retrouve dans ces résidences dont je vous ai un jour montré les portes.) Paul Deschanel, fils d’un républicain condamné à l’exil après le coup d’Etat du 2 décembre 1851, est né à Schaerbeek en 1855. « Il a Victor Hugo pour parrain spirituel qui le présente comme le « premier-né de l’exil » » (Wikipédia). La Belgique a aussi été une terre d’accueil pour les communards.

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    L’immeuble à appartements de style Art Déco, de l’autre côté de l’avenue Deschanel (ci-dessus), date de la fin des années 1920. On a construit ici pour la classe moyenne, la bourgeoisie aisée. L’avenue des Azalées, le long du parc, accueillait des notables (photo 1). Nous passons sur le pont du chemin de fer, dont l’ancien tracé « passait à l’air libre à l'emplacement des actuelles avenues Deschanel et Voltaire » ; en 1902, on a déplacé la ligne de quelques dizaines de mètres vers l’est et construit des ponts sur tout son parcours. Nous allons observer dans ce quartier bâti de 1911 à 1913 une tendance bien belge à l’individualisme : il faut se différencier de son voisin. Même dans les ensembles de cinq ou six maisons parfois du même architecte, on se distingue par le style ou par l’ornementation. L’éclectisme domine.

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    Le glacier Cocozza (photo 1 et ci-dessus) occupe l’ancien Palace Josaphat : c’était, très bien située en début d’avenue près du parc, une brasserie fort fréquentée, aux nombreuses terrasses dont une sur le toit. Cet immeuble « de style éclectique d’inspiration Art nouveau » conçu par Gustave Strauven a été fort transformé dans les années vingt. On retrouve encore les initiales « PJ » dans les sgraffites.

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    Nous obliquons à droite dans la rue des Pâquerettes. Au 118, une façade atteste du goût vivace pour le néo-Renaissance : pignon en cloche, briques rouges et pierre blanche, décor de losanges. Le balcon du premier étage l’alourdit, celui du dernier est plus réussi. Notre guide fait remarquer le manque d’alignement entre les maisons, les hauteurs variées reflètent une grande tolérance urbanistique ; les dérogations obtenues par les uns constituent des précédents pour les suivants.

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    Une participante habite le 114 et aimerait une explication des initiales de part et d’autre de la porte de garage aménagée au milieu du siècle dernier, bien intégrée et respectueuse des matériaux d’origine avec sa porte en bois. Cette maison bourgeoise porte le monogramme de l’architecte Adolphe Puissant. La façade du 102 a été sablée récemment, de style néo-éclectique d’inspiration Art nouveau. L’entrée asymétrique est originale, ainsi que les fenêtres au-dessus de la porte séparées par un sgraffite et l’oculus à bec sous une corniche ornée d’une frise.

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    Dans un style plus géométrique, plus épuré, avec un beau contraste entre les briques et la pierre bleue, le 94 (Jean de Ligne) aussi a été bien rénové en conservant les petits-bois aux fenêtres. Le 86, avec son bow-window, rompt l’alignement entre les étages de maisons mitoyennes. Que de choses à observer dans cette rue : une curieuse imposte oblongue au 68, des encadrements de fenêtres, des châssis à fines baguettes, des sgraffites…

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    A l’entrée de la rue Fontaine d’amour, l’architecte René Bartholeyns a donné beaucoup de caractère aux numéros 1 et 3 (un immeuble de rapport et sa propre maison). Yves Jacqmin fait remarquer l’étroitesse des quatre maisons suivantes (à partir de celle au drapeau, à gauche) et la façon dont elles se distinguent les unes des autres, quoique dues au même architecte. « Étroitesse compensée en façade par la polychromie de l’ensemble, l’originalité renouvelée des décrochements et le jeu des corniches. » (Inventaire du patrimoine architectural)

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    Une évolution vers l’Art Déco se dessine au 48 de la rue des Pâquerettes, avec son décor de fruits ; il est suivi d’une enfilade de maisons à la fois semblables et différentes. Nous nous arrêterons aussi en face du 16, une façade où la fantaisie, en particulier dans le jeu des briques, relève du kitsch – qui appartient aussi à l’histoire de l’art, déclare notre guide. Au 12, il signale de beaux amortissements en pierre bleue (éléments décoratifs au sommet d’une élévation) d’inspiration Art nouveau, détails que l’on ne voit pas quand on n’y est pas attentif !

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    Nous voici à l’avenue Général Eisenhower (depuis 1944), anciennement avenue des Hortensias : ses habitants avaient à cœur d’y planter des hortensias dans leurs jardinets ornés de grilles, comme on peut le voir sur une photo ancienne (IPA). La façade du 19 en rappelle une autre de l’avenue Louis Bertrand, du même architecte, dans le style néo-Renaissance. Son jardinet a disparu au profit d’un emplacement de voiture.

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    Du côté pair, d’inspiration pittoresque, le 24 (Jean Coppieters) a belle allure après une rénovation très récente. La maison a obtenu la médaille d’argent au Concours de façades de 1913 organisé par Schaerbeek. Elle arbore son nom, « Villa des Hortensias », sur un décor de fleurs très réussi. Ses boiseries précédemment blanches ont été peintes en vert, le rez-de-chaussée n’est pas encore terminé ; l’ensemble est recherché, avec un décor au sol soigné devant les portes.

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    Après de belles maisons au 29 et au 31, nous observons au 41 les choix nouveaux de l’Art Déco : des formes polygonales, des fenêtres plus modernes. Ce style peut revêtir des apparences très différentes, comme le montre la comparaison entre le 69, avec ses vitraux et ses bandeaux qui échappent à l’abstraction, et l’immeuble à appartements en face, avec ses bas-reliefs. L’Art Déco géométrise les formes mais ne renonce pas à l’ornement, contrairement à l’architecture héritière du Bauhaus.

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    Pendant que notre guide commente une maison Art nouveau au 94, un des participants attire mon attention vers une maison blanche un peu plus loin, avec de belles sculptures aux extrémités des balcons du dernier étage et au pied des pilastres. Et revoici, au 105-107, un aigle sous oriel, très stylisé cette fois, sous une baie vitrée à angles coupés. On ne remarque pas tout de suite qu’il s’agit de deux maisons (Jean Marchal, 1927-1928) avec une seule porte d’entrée, l’entrée carrossable donnait accès à des magasins.

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    La promenade guidée se termine sur l’avenue des Azalées, avec ses belles maisons donnant sur le parc Josaphat, très recherchées. Styles beaux-arts, néo-Renaissance, Art Déco, moderniste s’y côtoient. Après le 66 et le 60 – ici tous les numéros se suivent sur un seul côté –, nous nous arrêtons devant la maison personnelle de Louis Bertrand, au 51.

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    Ce vendeur de journaux puis apprenti marbrier s’est élevé dans la société en suivant des cours du soir ; en plus du Parti Ouvrier belge et du journal Le Peuple, l’homme politique est un des fondateurs du Foyer schaerbeekois, première société de logements sociaux en région bruxelloise. Joseph Diongre a conçu cette maison bourgeoise aux garde-corps originaux. A côté, deux immeubles de rapport « en miroir », de style éclectique, ont été achevés après la première guerre mondiale par le Foyer schaerbeekois.

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    A l’angle de la rue Fontaine d’amour, l’ancien café des Azalées, aujourd’hui le sympathique café Central Park, occupe le rez-de-chaussée d’un immeuble néo-Renaissance de Jean Teughels, où figurent une étoile de David (par association avec « Josaphat » ?) et, plus haut, une statue non identifiée. Pour ce qui est des sculptures, on ne peut manquer les numéros 33 et 32 au décor d’inspiration médiévale (ce sera pour le billet suivant).

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    Derniers coups d’œil de notre belle balade estivale : au 31, un des premiers sgraffites restaurés par Monique Cordier, qui en a redécouvert la technique, malheureusement déjà noirci après quelques années ; au 27, une façade moderniste de 1929 aux carreaux gris ; au 22, joli point final, non pas un sgraffite mais une remarquable mosaïque représentant des enfants… et des fleurs d’azalées !

  • Vers l'avenue Clays

    Le rendez-vous était donné à la place Dailly pour une promenade guidée de PatriS « Autour de l’avenue Clays » (20 août). Que de choses à voir quand on va à pied ! La caserne Dailly a été construite à la fin du XIXe siècle à l’emplacement du Tir National quand celui-ci a été transféré au boulevard Reyers ; elle est aujourd’hui reconvertie en logements et commerces.

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    Vue de la place Dailly à Schaerbeek

    Pour découvrir ce quartier qui conserve bien des traces du Schaerbeek 1900 et où ont vécu beaucoup d’artistes, nous avons d’abord suivi Yves Jacqmin vers la rue Thomas Vinçotte, d’après un sculpteur renommé sous le règne de Léopold II (un roi dont on reparle en cette période de contestation des statues politiquement incorrectes).

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    Thomas Vinçotte, statue équestre de Léopold II (place du Trône à Ixelles)

    La rue s’appelait à lorigine rue de la Consolation (celle-ci prolonge encore l’avenue Clays), notre guide nous explique pourquoi : elle descendait vers un étang avec une roselière, en flamand « ter Roost » (près des roseaux), appellation contractée avec le temps en « Trooststraat » (traduit littéralement du néerlandais en rue de la « consolation », ce qui n’avait rien à voir) !

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    Carte du quartier visité © Microsoft 2017

    Vers la droite, la rue Léon Mignon et la rue Artan portent le nom d’artistes célèbres : un sculpteur liégeois qui s’est installé à Schaerbeek – beaucoup d’autres sculpteurs y ont travaillé durant la seconde moitié du XIXe siècle – et un grand peintre de marines fasciné par la mer du Nord.

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    Arrêt en face du 68 de la rue Vinçotte, pour deux raisons : la grille actuelle cache un intérieur d’îlot où se trouvait la boulangerie de l’Union économique, ancienne coopérative connue de tous les Bruxellois. Vous avez peut-être reconnu le « R » du Rideau de Bruxelles ? La plus ancienne compagnie théâtrale belge, qui nous a offert de si riches saisons au Palais des Beaux-Arts, en a été chassée en 2011 et abrite ici ses bureaux administratifs (on attend la rénovation complète de son futur théâtre à Ixelles).

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    Maison-atelier de Georges L. de Saint-Cyr à Schaerbeek

    Voici une maison d’artiste de style éclectique, au 42, construite en 1885 pour Georges Leonard de Saint-Cyr (les amateurs d’art nouveau connaissent son autre maison, au square Ambiorix, due à Gustave Strauven). Yves Jacqmin a eu la bonne idée d’apporter de belles reproductions pour nous montrer des œuvres de ce peintre de genre : Madame boude, au milieu d’un « bric-à-brac bourgeois » de style Napoléon III (ci-dessous) et Sur la terrasse – une technique irréprochable.

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    Georges de Saint-Cyr, Madame boude (Source Sothebys)

    Georges Saint-Cyr était aussi grand propriétaire terrien, il possédait la moitié des terrains à l’arrière sur lesquels on tracera l’avenue Clays, alors exploitation agricole en intérieur d’îlot, avec des serres. Schaerbeek, ne l’oublions pas, était un village « jadis peuplé de nombreux fermiers et maraîchers qui vendaient leurs produits au marché de Bruxelles ».

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    Herman Richir, Mlle Germaine Le Blon, 1908

    Au 44 a vécu un autre peintre, connu et reconnu à son époque comme aujourd’hui, Herman Richir. Il avait racheté le 42 dont la frise se prolonge au 44 sur la façade de 1909. Elève puis professeur et directeur à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles, Richir était un portraitiste recherché des grandes dames, il a surtout peint des femmes, habillées ou nues.

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    Home de Latour, rue Vinçotte, Schaerbeek  © SPRB-DMS

    Sur le grand terrain du 36, le home communal Albert de Latour a pris la place d’une grande maison classique, dotée d’un parc en partie préservé. Le bâtiment actuel en U (1992) est dû à Jean-Pierre Reynders (frère de l’actuel vice-premier et ministre des Affaires étrangères). Une maison de repos chats admis, ai-je découvert sur son site !

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    L’art nouveau s’illustre encore au numéro 15 (ci-dessus), une maison d’architecte (Fernand Ponsart) avec loggia, mêlé à des éléments pittoresques au premier étage. Le 11 a conservé les belles consoles de ses corniches 1900. Juste en face, une grille (ci-dessous) laisse mieux apercevoir l’intérieur d’îlot où se trouvaient l’ancienne boulangerie de l’Union économique et des bâtiments agricoles du XIXe siècle.

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    Au début de la rue Fuss, nous admirons une autre façade art nouveau au 21, avec des menuiseries d’origine « à petits-bois » et des éléments décoratifs sculptés dans la pierre bleue, avant de nous diriger par la rue de la Consolation vers la rue Van Hasselt où nous attendent de belles surprises, à la lisière de Saint-Josse-ten-Noode, la commune voisine, qui partage certaines artères avec Schaerbeek.

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    A gauche : dernière maison de Marcel Mariën / A droite : maison Devalck (rue André Van Hasselt, Schaerbeek)

    La première est la dernière maison de Marcel Mariën, écrivain surréaliste et artiste polyvalent, ami de Magritte, au 39 (elle porte une plaque). La seconde est spectaculaire, de l’autre côté dans l’angle obtus, au 32 : cette façade porte sans doute les plus vitraux art nouveau conservés à Bruxelles, dont ce héron dans un décor aquatique, attribués à Raphaël Evaldre. L’architecte Gaspard Devalck a conçu les maisons du 24 au 34 en enfilade, un bel ensemble cohérent.

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    Vue générale de l'avenue Clays, côté pair

    Et l’avenue Clays, me direz-vous ? On y arrive, dans cette avenue tracée en 1899 sur deux grandes propriétés, celle de Saint-Cyr et celle d’une veuve. Une avenue « très attachante », dit le guide, par son unité d’ensemble qui mérite d’être protégée, une des rares à Schaerbeek à avoir conservé ses jardinets et leurs grilles devant des maisons en recul (comme l’avenue Demolder ou l’avenue Eekhoud).

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    Immeuble de style paquebot à l'angle arrondi de l'avenue Clays et de la rue Alexandre Markelbach (Henri Verwacht, 1934), Schaerbeek

    Elle porte le nom d’un peintre de marines, Paul Jean Clays, réputé auprès des amateurs d’une tradition de qualité dans le dessin des bateaux. Son entrée est marquée par un bel immeuble plus récent de style paquebot (1934) dû à Henri Verwacht, près d’une maison moderne de 1954 avec une grande baie vitrée (bien visible sur la première vue générale ci-dessus).

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    Quelques façades de l'avenue Clays, côté pair

    Dans l’avenue Clays, on trouve souvent plusieurs maisons conçues par le même architecte, dans ces styles qui se côtoient à Schaerbeek dans un bel esprit d’éclectisme : Art nouveau, style pittoresque, style Beaux-Arts, Art Déco.

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    Quelques façades de l'avenue Clays, côté impair

    Je ne peux que vous encourager à y flâner un jour – je compte bien y retourner pour la regarder plus à l’aise et peut-être goûter à la cuisine portugaise de la brasserie à l’angle de la rue Léon Mignon – et à y admirer ici des sgraffites, là des ferronneries ouvragées, ou bien des maisons jumelles, et même une vieille publicité murale pour La Libre Belgique. Ouvrons l’œil !

  • L'avenue Rogier

    C’est dans une des avenues les plus connues de Schaerbeek que le rendez-vous de Patris était donné le 9 juillet (Estivales 2017). Yves Jacqmin attendait les amateurs du patrimoine et des promenades guidées sur le terre-plein de la place de la Patrie. (Pour information, quasi toutes les dates affichent complet et il ne reste plus qu’à espérer des désistements pour ceux qui sont sur liste d’attente.)

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    Place de la Patrie, Schaerbeek © SPRB-DMS

    Vers 1860, la commune a décidé de prolonger la rue Rogier qui reliait déjà la chaussée de Haecht au quartier Nord : l’avenue Rogier s’est ouverte en plusieurs phases, jusqu’à la place Meiser. Charles Rogier (1800-1885), homme politique plusieurs fois ministre de l’Etat belge, a de son vivant vu son nom donné à une rue puis une avenue, et aussi à la place Rogier. Enterré au cimetière de Saint-Josse ten Noode, il a sa statue place de la Liberté.

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    Au milieu, un entablement blanc typique de l'Art Déco en haut d'une façade, entre deux colonnes (place de la Patrie)

    La visite commence donc par le tronçon le plus récent : la place de la Patrie, prévue à l’origine pour une église finalement bâtie plus loin, est devenue un square ; en venant de la place Meiser, c’est la première étape sur le tracé de l’avenue Rogier, avant la place des Bienfaiteurs. Elle a été construite dans les années 1920, quand s’épanouissait l’Art Déco. La bourgeoisie privilégiait encore des styles plus anciens, comme en atteste une maison à proximité (ci-dessous), avec ses œils-de-bœuf sous le toit et un joli fer forgé au balcon central.

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    Vue partielle de l'avenue Chazal

    Nous traversons l’avenue Chazal qui monte vers la place Dailly, ce qui rappelle à notre guide l’hiver 60 qui rendait « fous » ses élèves quand la neige rendait l’ascension difficile pour le bus et occasionnait des retards. Devant une maison de Joseph Diongre, l’architecte de Flagey, qui a gardé ses sgraffites et quelques éléments art nouveau, pas ses châssis malheureusement, je me dis que cette façade comme beaucoup d’autres dans l’avenue Rogier mériterait d’être restaurée.

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    A droite, maison moderniste (avenue Rogier)

    De l’autre côté de cette large avenue large plantée d’arbres, où le tram circule au milieu, nous observons une maison moderniste de l’architecte Léon Guianotte (au 280, ci-dessus) à côté d’une façade de style beaux-arts. Du côté impair, un autre témoignage du modernisme présente un parement noir et blanc en carreaux de céramique (au 299). Du côté pair, le numéro 250 présente une belle loggia en bois ; la pierre bleue du rez-de-chaussée encadre une entrée inspirée par l’art nouveau dans sa phase stylisée.

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    Maison de style Beaux-Arts (la plus haute), avenue Rogier

    La diversité des styles architecturaux frappe comme presque partout dans Bruxelles. Ici un pignon en briques, vaguement médiéval, là de grandes baies vitrées – les maisons de style beaux-arts, inspirées du XVIIIe français, sont très bien éclairées. Le petit bois des fenêtres, dont les moulures jouaient avec la lumière, a souvent été remplacé par du PVC inesthétique, mais il suit tout de même les lignes originales.

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    271, avenue Rogier

    Plus loin, une confrontation radicale entre tradition et modernité : le mur de verre de la façade, au 271, inédit en 1968 pour une maison particulière, tranche avec les maisons voisines – les vitres ont déjà été modifiées depuis. A l’angle de la rue Victor Bourgeois, le propriétaire du 263 a réalisé en 1930 une extension moderne avec garage très différente de sa maison : châssis arrondis, crépi blanc... Aujourd’hui, les murs sont jaunes et portent depuis la fin du mois dernier une fresque sympathique signée Nean, dans le cadre du projet d’art urbain Mixity.

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    urbana_project Mixity Wall #3 / Nean - Bruxelles « ville intergénérationnelle » (détails

    En descendant vers la place des Bienfaiteurs, rond-point en pente qui coupe lavenue à mi-parcours, un habitué des Estivales me fait remarquer, en me montrant la perspective, que le premier creux de l’avenue Rogier, plus bas, correspond à la vallée du Maelbeek. Puis on remonte vers la chaussée de Haecht avant de redescendre, dans la rue Rogier, vers ce qui fut la vallée de la Senne.

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    Vue de la place des Bienfaiteurs vers l'avenue Deschanel (en bas) puis la chaussée de Haecht (en haut)

    Au centre de cette grande place inaugurée en 1907, un « Monument aux Bienfaiteurs des Pauvres » de Godefroid Devreese est agrémenté d’une fontaine et de bassins auxquels ont collaboré Henri Jacobs et l’architecte paysagiste du parc Josaphat, Edmond Galoppin. Plus de cent ans plus tard, les arbrisseaux devenus de grands arbres dissimulent le piteux état de la fontaine – faute d’entretien, les bassins de cette place remarquable et pourtant classée ont un besoin urgent de restauration.

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    Monument des Bienfaiteurs (Godefroid Devreese) : « Cette allégorie de la Charité protégeant le vieillard et l’enfant
    est complétée d’une paysanne schaerbeekoise qui rassemble ses choux dans un panier.
    Le patrimoine communal possède les deux esquisses en plâtre de cette imposante fontaine. »

    Les maisons qui l’entourent datent des années 1908-1909 et présentent un mélange de styles propre à l’éclectisme bruxellois : pignons d’inspiration médiévale, courbes Art nouveau… Les bâtiments d’angle vers le bas de l’avenue (photo de la vue plus haut) sont à la fois semblables et différents, leurs coupoles d’origine – trop coûteuses à restaurer, parfois faute d’artisans qualifiés – ont été remplacées par des toitures plates.

     

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    Le Bienfaiteur, place des Bienfaiteurs, 25 (angle de la rue Frans Binjé)

    Une ancienne habitante de la place nous fait remarquer qu’Alain Resnais a tourné ici une séquence de « Je t’aime, je t’aime ». Elle se souvient d’un temps où les fontaines fonctionnaient encore. Le guide nous fait remarquer un hôtel dit « de rapport » annonçant les immeubles à appartements : sa façade en briques jaunes se termine par un pignon, elle dispose de trois portes (photo ci-dessous), celle du milieu dessert le haut, les latérales les appartements de chaque côté.

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    Trois portes d'un immeuble ou « hôtel » de rapport de style éclectique (architecte Louis Serrure), 1912
    place des Bienfaiteurs 26-27-28

    Nous verrons encore quelques bâtiments aux alentours avant de revenir sur la place – le snack-resto Le Bienfaiteur occupe le rez-de-chaussée d’une maison d’angle surmontée d’un renard, remarquable avec ses pierres bleues et ses balustres sous les fenêtres. En face, de l’autre côté de la place, le café Le vase d’argent (disparu) était connu des amateurs de jazz. Une petite communauté ou comité de quartier des environs sappelle « les Bienfêtards » !

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    A gauche, maison en briques jaunes à arcs brisés (architecte A. Dankelman), 1909 (rue Frans Binjé)

    Quand on descend vers l’avenue Deschanel où la promenade se termine – espérons qu’elle aussi fasse un jour l’objet d’une Estivale schaerbeekoise –, on peut admirer entre autres la belle poste de l’avenue Rogier (ancien hôtel de maître) ; une maison qui porte la mention « Anno 1908 » très hétéroclite avec ses carreaux de céramique ; un magasin dont la façade déborde de fantaisie décorative.

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    Poste de l'avenue Rogier (stores rouges)

    Nous voici presque à l’avenue Deschanel, nous nous arrêtons au pont du chemin de fer pour admirer ses beaux matériaux. Quand la station-service de l’avenue a été reconstruite, tout près, on a veillé à ce qu’elle ne dépare pas trop le grand carrefour des avenues Rogier et Eisenhower (hauteur réduite, murs de briques). Ces avenues ont conservé un beau patrimoine, mais il semble fragile.

  • Avec jardin

    Reyers et Diamant (71).JPG

     

    Avenue de l’Opale, une maison Art Déco est à vendre, avec jardin : en prime, une jolie fontaine en vitrail d’imposte et d’autres vitraux à l’intérieur.

    L’architecte est le fils d’Henri Jacobs qui a conçu des écoles Art nouveau à Schaerbeek.

     

     

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    Bientôt une pause-vacances pour moi ;
    pour vous, quelques extraits choisis.
    Bonne lecture.

    Tania